Georgia

Timothée de Fombelle et Benjamin Chaud qui travaillent ensembles? Comme si je pouvais passer à côté de cet album?

Et en plus, ce dernier a été récompensé au Salon de Montreuil 2016 (vous savez le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse), par le prix Pépite 2016 du meilleur livre jeunesse catégorie moyens.

Raison de plus pour avoir envie de vous en parler!

Georgia est une chanteuse très connue. Et pourtant qui connait son histoire? Personne. Elle se charge donc de la raconter.

Quand elle était petite fille, Georgia a été séparée de ses petites sœurs. Une fratrie éclatée aux quatre coins du pays. Georgia emménage avec sa tante, et tous ses rêves qui la suivent où qu'elle aille. Ses rêves et la chanson sont comme une île pour elle, un monde merveilleux dans lequel personne ne l'abandonne, dans lequel elle peut vivre avec ses sœurs.

Mais un jour, derrière le mur de sa chambre elle entend un violon. Qui joue? Quel est ce garçon étrange qui semble vivre dans un monde si différent de celui de Georgia, alors qu'ils ont tant en commun? Pourra-t-il l'aider à atteindre ses rêves?

Cet album est magnifique. D'abord l'histoire, qui nous parle de rêves, de musique, d'idéaux, d'amour et de famille. Le texte est lu par Cécile de France, qui commence à être une habituée des livres audio pour les enfants, et qui fait ça très bien. Les rêves sont joués par plusieurs acteurs, dont Anny Duperey, ce qui permet, même sans le livre et les illustrations, de les personnifier et de les reconnaître.

Comme dans une comédie musicale on alterne les passages narratifs et les chansons. Et là on est ravi d'entendre ces morceaux qui ne prennent pas les enfants pour des idiots. Les morceaux mélangent habillement chanson française, pop et classique. Les textes sont oniriques, émouvants, poétiques.

Alors que les rêves de Georgia sont ce qu'elle a de plus encombrant "ils se faisaient aussi discrets qu'une équipe de rugby ou une fanfare. Ils prenaient toute la place. Ils ne laissaient aucun espace pour les autres, pour la vie, les copains et l'école...", Benjamin Chaud les a représenté avec un côté doudous adorables. Comme une colonie qui la suit partout, qui prends toute la place dans sa chambre. Les illustrations sont légères, colorées, enfantines. De quoi alléger un peu le texte et l'histoire de Georgia. Et puis, petit à petit, ses rêves vont la bousculer, pour qu'elle surmonte ses peurs, qu'elle les dépasse. Et tant pis s'ils doivent disparaître ces gentils monstres doudous, n'est-ce pas là le but de tout rêve: être atteint?

C'est là un très joli conte qui parle de grandir, de se dépasser, mais aussi qui aborde le sujet de l'abandon et de la séparation des fratries lors des placements en familles ou foyers d'accueils. Ce n'est pas pour rien qu'il est réalisé en soutien à